De la poudre aux yeux contre les particules fines

Pollution parisLes beaux jours sont de retour et les pics de pollution avec. Les médias se sont emparésdu sujet, jouant les alarmistes sur les comportements à tenir et focalisant le débat sur les querelles politiciennes autour de la circulation alternée.

La pollution, ce n’est pas que les jours de pics!

Il ne s’agit pas de minimiser la nocivité de la pollution de l’air mais celle-ci résulterait à 95% de la pollution quotidienne et non des jours de pics, selon l’institut de veille sanitaire. D’ailleurs beaucoup de zones urbaines en France dépassent même les recommandations de l’OMS sur le taux de particules fines à l’année.

La mesure phare de circulation alternée est très impopulaire et c’est bien pour cela que le gouvernement a attendu le lendemain des élections régionales pour la mettre en place. C’est la 3ème fois que cette interdiction de circuler est appliquée en 18 ans et son efficacité est toute relative puisque les mesures de 2014 révèlent une baisse de seulement 6%. Dans la région d’Ile de France où l’interdiction était effective, le trafic routier est reconnu comme responsable de l’émission de particules fines à hauteur de 28%. Mais quand on sait qu’un poids lourd émet autant de ces particules que 2 véhicules diesels (sans filtre à particules) ou 60 véhicules essences, il y a de quoi se demander si une restriction visant les particuliers a du sens. D’autant plus que les transports ne sont pas la seule source de pollution et qu’aucune mesure n’est prise envers les secteurs dont la responsabilité augmente, à savoir, l’agriculture intensive et l’industrie.

Arrêtez de brasser de l’air, nous voulons de vraies solutions!

Sous prétexte de nous protéger, le gouvernement, encouragé par EELV, prend des mesures qui ne font que nous contraindre et focalisent sur une responsabilité individuelle : circulation alternée, limitation de vitesse, proposition de péages urbains… Pourquoi pas laisser les véhicules en périphérie de ville, d’accord, mais alors qu’il y ait des parkings et des transports en commun gratuits et en suffisance toute l’année. La commission des comptes de l’économie et de l’environnement a estimé les coûts des dommages sanitaires dus à la pollution entre 20 et 30 milliards d’euros par an (étude de juillet 2012), rien que pour la France métropolitaine. Alors qu’on ne vienne pas nous dire que de vraies mesures écologiques coûteraient cher car la pollution aussi ! La réalité c’est que l’état refuse de faire payer les entreprises car cela entraînerait une baisse des marges de profit des capitalistes. C’est encore une fois l’intérêt des plus riches qui prime sur celui de la majorité de la population. Nous devons exiger de vraies solutions, c’est à dire des mesures qui améliorent à long terme l’impact écologique des transports et de notre mode de production industriel et agricole.

Par Rachel