Construire une force d’opposition politique de masse au PS, à la droite et au FN !

ob_bd2402_meetingstalingradMélenchon a présenté sa candidature lors d’un meeting de masse à Paris, place Stalingrad, dimanche 5 juin. Voici le tract que nous avons distribué pour ouvrir le débat sur la nécessité d’une force politique de masse et de lutte des travailleurs et de la jeunesse

La lutte contre la loi El Khomri, avec ses millions de manifestants et de grévistes, sa participation massive des lycéens et des étudiants, son immense soutien dans l’opinion… exprime la colère profonde que la grande majorité ressent contre cette société folle et injuste.

Elle démontre qu’une grande majorité de la population ne veut plus continuer comme cela. C’est une colère qui se transforme peu à peu en révolte contre les politiques de Valls-Hollande mais également contre tout ce système. Alors que les luttes sont massives, les grèves nombreuses, il manque une véritable force politique de masse qui unirait tous ceux et toutes celles qui construisent et animent la lutte actuellement, pour lutter contre le capitalisme et enfin changer cette société.

Si la loi « travail » voit une telle opposition, c’est parce qu’elle concentre une véritable contre-révolution sociale. Tout le pouvoir au patronat dans les négociations d’entreprises, pour exiger à coup de chantage à l’emploi, de travailler plus pour gagner moins, d’accepter des heures sup’ moins rémunérées, de perdre des journées de congé, et même de cacher des problèmes de santé de peur de ne pas être embauché. C’est la dictature patronale renforcée, après des années et des années de reculs, de dégradation des conditions de travail, de salaires gelés, de privatisations, de plans de licenciements…

Valls, le mercenaire des capitalistes

L’unique objectif de la loi El Khomri, c’est d’assurer le maintien des bénéfices pour les multinationales et les grandes entreprises, alors que la soi-disant reprise économique ne viendra pas. Cyniquement, alors que sous sa présidence, il y a eu au moins 1,2 millions de chômeurs en plus, Hollande prétend que la « France va mieux ». Pour les grands patrons, les actionnaires et les super riches, c’est certainement vrai. Mais pour l’écrasante majorité de la population, on sait tous que c’est l’inverse. La précarité est devenue normale, les suicides au travail un fait divers, les migrants qui meurent pour fuir la misère et la guerre n’émeuvent plus ni les journalistes ni les politiciens. L’horreur et l’injustice de cette société qui fabrique la misère alors que les riches n’ont jamais été aussi riches, voilà ce qui révolte les millions de militants contre la loi El Khomri « et son monde ».

N’ayant aucun soutien dans la population, Valls ne sait qu’envoyer des flics toujours plus violents, utiliser le 49-3 par peur d’un simple débat parlementaire, ou encore rechercher son soutien dans le grand patronat. Ce gouvernement n’a aucune légitimité et prétend faire des leçons de « démocratie » aux grévistes, et notamment à a CGT ? Il ne fait que déclencher une campagne toujours plus réactionnaire, appuyé par les médias à la botte du système, avec tout le mépris habituel qu’ils ont contre ceux qui luttent et refusent de se laisser écraser.

Mais nous avons relevé la tête, nous nous sommes unis contre cette politique, nous avons déclenché des centaines de grèves : raffineries, Ports, Propreté, SNCF, RATP, Amazon, personnels communaux, employé(e)s des cantines scolaires et des crèches… Beaucoup de ces grèves sont victorieuses. Avec Nuit Debout, nous avons également montré que le débat politique n’est pas la propriété des politiciens, qu’il est dans la rue et dans la lutte, et que son objectif doit être de changer la société et de ne plus accepter cette course folle imposée par la dictature du profit et de l’exploitation.

Transformer cette révolte en force politique

Il manque aujourd’hui une véritable opposition politique à tous ceux qui servent le capitalisme : PS et ses alliés, droite, FN,…

Que certains veuillent encore discuter avec le PS dans le cadre de « primaires », voire pour négocier les législatives de juin 2017,ce n’est pas acceptable. Nous n’avons rien à voir avec ce parti qui est dans le camp de la classe capitaliste. Et les élections ne sont utiles que si nous présentons des candidats issus des luttes et à leur service, s’en faisant l’écho et défendant les revendications des travailleurs et des couches populaires.

La grève actuelle montre que c’est l’action de masse et collective qui peut changer la société et faire reculer les politiques des gouvernements.

Nous pensons que Mélenchon a eu raison de refuser la « primaire », tout comme il a raison de se placer en opposition directe au gouvernement. Mais sa candidature ne sera un point d’appui que si elle se place réellement au service des travailleurs et de la population et mette en avant la nécessité de changer la société et de renverser le capitalisme et non seulement de proposer quelques améliorations.

Nous ne partageons pas par exemple, qu’il dise que son objectif n’est pas de « nationaliser l’économie ». Au contraire, la vraie puissance, ce sont les multinationales qui l’auront tant qu’elles sont la propriété d’une poignée de super riches et de groupes d’actionnaires. Il n’y aura pas de vraie démocratie tant que tous les jours, des millions de travailleur(euse)s devront se vendre pour un patron qui amassera des millions sur leur dos. Et il n’y aura pas non plus d’agriculture et d’industrie respectueuses de l’environnement, tant que règnera la loi du profit.

Il faut au contraire défendre les revendications de hausse des salaires, d’amélioration des conditions de travail, mais également de mise en propriété publique des principaux secteurs de l’économie, à commencer par le secteur financier (banques, assurances etc.) qui doit être entièrement en monopole public, sous la gestion démocratique des travailleurs et de la population. C’est en avançant vers une société réellement démocratique et fraternelle, vers le socialisme authentique, que nous pouvons en finir avec cette société de haine et de misère.

Il manque aujourd’hui un véritable outil de masse pour discuter d’un tel programme, démocratiquement et collectivement, pour redonner une voix politique aux 90% de la population qui n’en peuvent plus de la dictature des grands patrons, des super riches et des actionnaires, et des politiciens et médias à leur service. En même temps que la lutte contre la loi « travail », que la mise en avant de la nécessité de la grève générale pour en finir avec les politiques de Valls-Hollande et de tous les autres, c’est la construction d’un tel outil de masse et de lutte contre le capitalisme, un parti démocratique des travailleurs et des jeunes, qui doit être discussion.

C’est que nous défendons, viens en discuter avec nous !