Casto a de l’argent, non aux suppressions d’emplois !

52915665_2345055182394232_5732093117364961280_n610 000 €, soit 44 ans de salaire au SMIC ! C’est le chiffre de la prime de départ que touchera Véronique Laury, ex-PDG de Kingfisher (Bricodépôt et Castorama en France). Début mars, son départ et la suppression de 1350 emplois en France sont annoncés, pour le plus grand plaisir des actionnaires.  La stratégie  du groupe Kingfisher se dévoile de plus en plus nettement. Le « plan de transformation », nommé « One Kingfisher » prévoit un programme d’« investissements informatiques, la mise en place d’une centrale d’achat unique, des évolutions des métiers du marketing et du commerce, ainsi que la création d’un centre de services partagés en Pologne, pour gérer ses activités de transactions financières et comptables ». En clair, il s’agit d’au minimum maintenir les dividendes versés aux actionnaires – et même de les augmenter – en supprimant des emplois et en regroupant des services au même endroit (dans un pays où le salaire minimum est à 520 €).

L’absence de nouveaux marchés pour eux et de la stagnation des marchés existants, c’est-à-dire de nouvelle sources de profits, se traduit par la volonté acharnée des capitalistes à exploiter toujours plus pour continuer de s’enrichir.

Le dernier PSE (Plan de (non)Sauvegarde de l’Emploi) du 16 juillet retranscrit le mépris de la direction. Ils disent que tous les salariés seront reclassés à poste équivalent mais ils ne créent aucun poste dans les autres magasins !  Cela ne permettra pas aux 409 salariés des 9 magasins qui vont fermer d’aller dans le magasin de leur choix. Ils mettront en place des « incitations » pour aller dans tel ou tel magasin qui ne sont que des miettes. Ce qui est un comble pour une entreprise dont le résultat se chiffre autour de 211 490 000 euros !

Mais surtout le cabinet commandité pour faire une analyse de la situation économique des magasins invalide le motif économique comme justification de la fermeture de ces 9 magasins.  On voit bien que peu importe le résultat de l’audit, si la direction a prévu de fermer tel ou tel magasin, ils  vont essayer de le fermer ! Il est nécessaire d’afficher à l’ordre du jour l’ouverture complète des livres de comptes, pour savoir où  va l’argent, dans les poches de qui et pour faire quoi.  Les comptes de Kingfisher doivent être intégralement contrôlés par les travailleurs et leurs syndicats via des comités élus.

Pour empêcher la suppression des emplois ainsi que la fermeture des magasins, cela ne se fera pas sans une lutte unie des travailleurs de l’entreprise avec leurs syndicats. C’est une bonne chose que les syndicats CGT et FO refusent de signer le PSE. Mais la lutte doit s’organiser ; et l’arme la plus puissante des travailleurs pour construire un rapport de force qui leur soit favorable est par l’arrêt total de l’activité par la grève.

La grève ça se prépare, il faut réunir des fonds et continuer à en collecter pendant la grève, ça permet de compenser les pertes de salaire. Les syndicats de lutte ont un rôle moteur à jouer dans ce type de situation. Ils permettent de médiatiser la chose, y comprit via les bulletins internes, leurs journaux, et les réseaux sociaux, mais aussi permettre l’entraide entre toutes les branches où ils sont présents. Ils devraient appeler au plus vite à une première journée de grève nationale avec des rassemblements devant tous les magasins, et pas que ceux que la direction veut fermer. Cela va de soi mais il faut s’assurer que la grève soit massive, c’est aussi le rôle des militants : de construire la lutte, d’aller voir les collègues, discuter, et tracter. Le meilleur moyen que la lutte ne reste pas cantonnée aux « spécialistes » mais au contraire qu’elle implique un maximum de personnes pour gagner, ce serait au moyen d’Assemblées générales de magasins qui puissent discuter et décider de l’organisation de la lutte, des actions, et élire des représentants syndiqués ou non.

Pour la sauvegarde des emplois et de meilleures conditions de travail, Casto et BricoDépôt, toutes et tous en lutte pour  :

-0 suppression d’emploi

– augmentations des salaires, pas un salaire en dessous de 1800€ net par mois

– ouverture des comptes de l’entreprise et contrôle par des comités élus de travailleurs

– l’amélioration des conditions de travail pour tous (accès libre et rapide à l’eau pour toutes et tous dans tous les magasins surtout quand il fait chaud, renouvellement du matériel informatique défectueux en panne à répétition et qui cause du stress à cause de ces dysfonctionnements…)

PEM