Campanile : 13 salarié.e.s font reculer le quatrième groupe hôtelier mondial

19511303_1488481431210281_4888151199112119727_nAprès 43 jours de grève, et une détermination et une unité dures comme fer, les treize grévistes de l’hôtel Campanile Tour Eiffel ont gagné. C’est une nouvelle défaite infligée à Louvre Hotels Group, le quatrième groupe mondial (voir notre précédent article sur les raisons de la grève).

De vraies améliorations pour les travailleurs au quotidien : un des veilleurs de nuit passe en temps complet en jour (au lieu d’un temps partiel à 3/5ème et alors qu’il occupait ce poste depuis dix ans en demandant régulièrement à passer jour pour sa propre santé), les femmes de chambre (embauchées en interne au lieu de la sous-traitance grâce à la grève de l’année dernière) voient leurs heures augmenter de 25 à 27 heures par semaine, la sous-directrice de l’hôtel, elle-même gréviste, voit ses attributions rétablies, deux des délégués syndicaux vont voir une augmentation de leurs salaires (une compensation pour leur ancienneté)… et la direction de l’hôtel aussi subit un lifting complet.

La camarade de la CGT HPE raconte : « Ça a commencé le 16 mai à 9h30, les grévistes ont mis leurs gilets CGT HPE [Hôtels de Prestige et Économiques], et ont décidé de se mettre en grève. Depuis, ils ont enchaîné les actions : rassemblements devant les différents hôtels Campanile (à la Villette, Porte de Bagnolet, Suresnes, et devant le siège du Louvre Hotels Group), interventions à la radio, à la Fête de Lutte Ouvrière, et aux réunions du Front social, que leur syndicat CGT HPE (hôtels de prestige et économiques) a rejoint, mais aussi une soirée de solidarité dans le 15ème arrondissement. Ni la canicule, ni la faim et la soif (car beaucoup d’entre elles et eux ont fait le Ramadan) n’étaient un obstacle devant leur détermination ! Pendant 43 jours, ils ont réussi à faire parler de leur lutte et à la faire connaître partout, mais surtout auprès des salarié-e-s des autres filiales du groupe. Tam-tam, banderoles et musique ont fait l’ambiance dans leurs rassemblements, mais aussi des prises de paroles des grévistes et des camarades qui venaient les soutenir ! » Ce sont bel et bien ces méthodes qui ont permis la victoire, forgeant la détermination des grévistes. Tout au long de la lutte, ils ont eux-mêmes organisé leur lutte, leurs actions, leur caisse de grève. Le rôle qu’a joué le syndicat CGT HPE, en proposant de telles méthodes, en allant appuyer partout les grévistes et en allant inlassablement chercher du soutien et en imposant partout que les grévistes puissent s’exprimer (comme au dernier rassemblement organisé par le CGT le 27 juin à Paris), a aussi été central.

Comme le disait Foued, délégué CGT, lors de la soirée de victoire organisée le 28 juin, cela montre que « il faut se battre, on a toujours gardé la tête levée. Tous ceux qui sont ici pour nous soutenir, ils auront toujours notre soutien, notre soutien indéfectible ». D’ores et déjà, pour la journée de mobilisation appelée par la CGT et d’autres syndicats contre la casse du Code du travail le 12 septembre prochain, la CGT HPE appellera à la grève. Un autre exemple à suivre. C’est par la lutte de masse, déterminée, tous ensemble, que nous pouvons obtenir des victoires ! Bravo aux camarades de Campanile !

Cécile Rimboud