Alerte à la raffinerie de normande de Gonfreville ! Ou quand les profits de Total passent avant la sécurité des populations

110027682Les actionnaires de Total ont vite oublié la catastrophe AZF de 2001. Sur le site SEVESO de Gonfreville l’Orcher, le 17 octobre 2015, une nappe de gaz de 8000 m³ s’est échappée d’un compresseur et s’est étendue sur plusieurs centaines de mètres. L’absence d’accident majeur n’est dû qu’au hasard. Aucune sirène d’alarme n’a été déclenchée. Les véhicules et les salariés présents sur le site ont continué à circuler. C’est la volonté assumée de la direction de Total. Les sirènes d’alerte dévoilent au grand jour les accidents, alors que Total communique sur la sécurité totale de ses sites. Pourtant le plan d’intervention en cas d’accident (POI) prévoit de faire retentir les sirènes, d’arrêter toute circulation et de mettre à l’abri les salariés du site. Les sirènes existent, mais la présence des salariés est réduite au minimum pour des raisons de coûts, et il n’y a aucune présence auprès du bouton d’alarme.

Il est maintenant clair également que sur les deux vannes de sécurité, une seule s’est refermée automatiquement. La fuite s’est donc prolongée alors qu’elle aurait pu être coupée dans les premières secondes. La question de l’entretien est au cœur du problème. Comme de nombreuses grosses entreprises, Total a licencié des salariés et sous-traite l’entretien régulier du site. Les économies réalisées se font sur le dos des travailleurs précaires le plus souvent embauchés pour ces missions, et qui subissent un taux d’accidentologie très élevé. Mais ça ne suffit pas à Total ! Pour augmenter ses profits, Total négocie constamment les contrats avec ses sous-traitants qui doivent précariser encore plus, et parvient ainsi à faire plusieurs milliards de dollars d’économie. Mais ces plans de réduction ont des conséquences directes sur la sécurité des sites industriels.

Depuis le 17 octobre, la direction de Total n’est pas restée inactive… mais elle n’a rien fait pour limiter les dangers du site. Elle a passé son temps à minimiser cet accident, le faisant passer d’un événement majeur de niveau 5 à un simple événement de niveau 1. La direction semble avoir oublié la présence de fours et de lignes de gaz à proximité de la fuite ! Et depuis un mois, la direction tente aussi de discréditer en interne la CGT qui a décidé de rendre public cet accident.

Total, comme les autres multinationales, ne cherche qu’à engranger des milliards de bénéfices (4,24 milliards en 2014) et met en œuvre des politiques qui mettent en danger les salariés et la population. Aucun travailleur ne doit risquer sa vie pour ses profits !