Martinez, pour une CGT plus combative !

MartinezLes médias ont présenté Philippe Martinez, nouveau secrétaire général de la CGT, comme un « dur », « à la gauche de la gauche », venant du privé. En se référant à la lutte des classes et en affirmant dès janvier en conférence de presse « la lutte, ça compte, le rapport de force, ça veut dire quelque chose», il s’est effectivement démarqué d’un Lepaon déclarant « Il n’existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat ».
A la tête de la fédération de la métallurgie, où on dit qu’il « tient ses hommes », il a fait preuve de fermeté en refusant de signer chez Renault et PSA des accords entérinant gel des salaires, augmentation du temps de travail, mobilité. C’est pourtant Lepaon qui a proposé sa candidature et le 1° bureau de Martinez était composé de fidèles de l’ancien secrétaire général dont il ferait partie.
Avec la crise interne l’opposition dans la CGT a pris du poids et au bureau elle est à égalité avec les pro-Lepaon à la recherche d’un lien privilégié avec la CFDT. Le besoin de muscler les prises de position et d’une ligne claire de construction d’un mouvement social contre l’austérité revendiqué par la base sont de plus en plus pressants. Martinez apparaît bien sur une ligne oppositionnelle au patronat et au gouvernement, mais il « défend la spécificité du syndicalisme CGT – conjuguer mobilisation et négociation » (l’Humanité, 4/02/15). Que va-t-il vouloir faire? Construire un véritable mouvement de grève ou utiliser des journées combatives à répétition pour négocier avec le patronat ?

La journée de grève interprofessionnelle du 9 avril va apporter des éléments de réponse concrets. Bien que tardif, l’appel est indéniablement plus combatif que les précédents. Reste à voir maintenant si la CGT, qui porte une grande responsabilité dans la construction d’un rapport de forces favorable aux travailleurs, va peser de tout son poids pour mobiliser pour cette date et pour donner des perspectives rapides de lutte.

Par Luc de Chivré