Referendum en Ecosse : pour le droit des écossais à former leur propre Etat

ILL’Ecosse vote le 18 septembre sur son statut par rapport au Royaume-uni. Les derniers sondages voient un resserrement des voix entre le Non à l’indépendance donné gagnant et le Oui qui monte.

L’Ecosse est controlée politiquement et économiquement par Londres et les capitalistes anglais puisent en Ecosse tout ce qui peut leur ramener du profit. Les ressourses naturelles (pétrole, énergies renouvelables, pêche et agriculture) sont sous la domination de la « nation » la plus forte du Royaume-uni : l’Angleterre. 15 % des travailleurs écossais sont pauvres. Ils subissent une dégradation de leurs conditions de vie par des impôts les plus élevés du Royaume-Uni.

La montée des inégalités est insupportable pour la majorité de la population. Alex Salomon, premier ministre d’Ecosse et chef du Parti national Ecossais (SNP), a organisé ce referumdum, pour le OUI à une Ecosse autonome. Sa popularité est montée de pair à une campagne qui a critiqué les politiques dévastatrices de délocalisation et de libéralisation de l’économie, de privatisations orchestrées depuis les années 80 par les gouvernements britanniques.

Droit à l’autodétermination

Un nouveau pays, avec sa propre constitution, peut être une avancée démocratique.

Les petites nations qui sont exploitées par d’autres nations plus conséquentes portent en elles l’injustice de la colonisation.Les principes démocratiques mènent à considérer qu’une nation voulant son propre état, a le droit de demander et de lutter pour obtenir son autonomie.

Il y en a qui dénoncent l’autonomie de l’Ecosse comme un coup bas aux travailleurs d’Angletterre, que les écossais,

en quittant le Royaume- Uni, iraient à l’encontre de l’unité de classe.L’indépendance diviserait la classe ouvrière au Royaume-uni ? Ces propos laissent penser que l’exploitation accrue des travailleurs écossais serait alors un mal pour un bien. Mais c’est faux, car seuls les gros capitalistes tirent profit des travailleurs.

Les travailleurs subissent en pleine face l’utra libéralisme transférant toute la richesse produite par les travailleurs dans les poches des actionnaires. De plus, les travailleurs ne doivent pas se retrouver de force dans un état. Les travailleurs Anglais et Ecossais s’en prendront encore ensemble au capitalisme en Grande- Bretagne.

Ce n’est pas en esquivant la question nationale que cette division disparaitra dans le monde ouvrier. Un choix des travailleurs d’Ecosse de sortir du Royaume-Uni ne serait pas un manque de solidarité de classe avec les travailleurs d’Angleterre. En effet, en cas de victoire du OUI au referundum, c’est la bourgeoisie britannique qui sera la grande perdante, car elle sera affaiblie. Ceci pourrait créer un climat favorable aux luttes dans toute laGrande-bretagne.

Les limites de l’indépendance dans le capitalisme

Cependant, un nouvel état aussi écossais soit-il, ne résoudra pas le caractère destructeur du capitalisme. Il met sa bourgeoisie face à elle-même ayant moins de marge de manoeuvre pour rejeter la faute de la misère qu’elle engendre sur le dos d’un autre oppresseur.

Et aujourd’hui par exemple, Alex Salomon le dirigeant nationaliste essaie de donner des gages pour attirer les investisseurs capitalistes. Il ne cache plus sa volonté de mettre en place un état offshore grâce à des avantages fiscaux, tout en défendant une position de protection sociale et d’augmentation des salaires face à l’électorat ouvrier. Ceci serait possible grâce à la manne pétrolière en Mer du Nord. Mais temporairement.

Fondamentalement les intérêts des bourgeois et des travailleurs écossais s’opposeront toujours davantage et les mêmes attaques seront alors menées par les dirigeants nationalistes.

Le sentiment de colère des travailleurs aura plus de facilité à s’exprimer en luttant contre le capitalisme, par delà les nationalités en s’organisant en tant que classe, avec l’objectif clair de dépasser ce système. Les Ecossais, comme nous tous, verront réellement leurs intérets réalisés dans une société démocratique, une Ecosse socialiste au sein d’une fédération socialiste de Grande-Bretagne.

Par Mathieu Jardin