8 mars et après: travailleuses, jeunes, retraitées… contre le sexisme et pour l’égalité

Aff 8 mars 2020Aujourd’hui, l’égalité hommes-femmes est supposée être acquise. Mais les femmes travailleuses savent très bien que ce n’est pas le cas ! Les discriminations sont toujours bien présentes, les salaires ne sont toujours pas égaux. Les services publics insuffisants et/ou bien trop chers (crèches, soins aux personnes âgées, etc.) font que toutes ces tâches, qui devraient être assumées socialement, reposent avant tout sur les travailleuses.
Et la politique de Macron c’est double peine pour les femmes ! Avec la casse des retraites par exemple, les femmes seront encore les grandes perdantes. Le système à points va renforcer gravement les inégalités dues aux petits salaires, aux temps partiels subis et aux interruptions de carrière.
Le secrétariat d’État à l’égalité hommes/femmes ne fait rien d’autre que de la communication. Combien de places d’hébergement d’urgence pour les femmes battues ont été ouvertes ? Les droits syndicaux comme les CHSCT qui permettaient de dénoncer et prévenir les violences sexuelles ou discriminations sexistes au travail ont-ils été rétablis ? Marlène Schiappa, soi-disant la grande défenseuse des femmes, en visitant les femmes de chambre grévistes de l’hôtel Ibis Batignolles, a préféré défendre la « liberté d’entreprendre » (comprendre « d’exploiter ») de la multinationale Accor plutôt que les droits de ces femmes. C’est typique de ceux qui défendent le capitalisme, ils peuvent prétendre s’émouvoir de la nomination de Polanski aux Oscars mais en réalité ce sont eux qui aggravent l’oppression des travailleuses, c’est-à-dire de l’immense majorité des femmes !

Luttons toutes et tous ensemble !

La journée du 8 mars est une journée de manifestations partout dans le monde, mais elle devrait être une vraie journée de grève, pour que toutes les travailleuses et travailleurs s’organisent et se mettent en lutte ensemble pour défendre :
• un emploi de qualité pour toutes et tous, non aux temps partiels imposés
• travail égal : salaire égal ! Aucun salaire et aucune pension sous 1500 €
• des services publics gratuits et de très haute qualité
• droit de chacune à choisir : PMA pour toutes, des maternités, plannings familiaux et centres IVG totalement publics et gratuits

Cette lutte ne doit pas s’arrêter au 8 mars. La Gauche révolutionnaire défend ces revendications en permanence, avec la participation active de nos militantes. Pour que chacune et chacun prenne une place dirigeante et égale dans la lutte. Tout au long de l’année, le mouvement ouvrier et en particulier les syndicats devraient organiser des campagnes et des luttes pour défendre ces revendications et organiser les travailleuses.

Une société basée sur l’exploitation ne peut qu’engendrer harcèlement au travail et management agressif, et utiliser les discriminations pour nous diviser. Il n’y aura pas d’égalité réelle sous le capitalisme. Dans ce système, les travailleuses seront à la fois exploitées et opprimées, certaines subiront aussi le racisme… Nous devons construire la lutte pour une réelle égalité et de bonnes conditions de vie et de travail pour les femmes. Mais elle ne peut pas être détachée de la lutte pour une société juste, égalitaire et démocratique : une société socialiste. Sous le socialisme, on nationalisera les principaux secteurs de l’économie sous le contrôle des travailleur-ses afin de planifier la production et les services démocratiquement. Alors, possible seulement sous ce système, on posera les bases d’une vraie libération de la femme, en libérant la société toute entière de l’exploitation de l’Homme par l’Homme.

Depuis 110 ans, nous célébrons la journée internationale de lutte pour les droits de la femme travailleuse. Cette journée a été instaurée en 1910 lors de la conférence de l’Internationale socialiste, grâce à la militante marxiste Klara Zetkin, qui a proposé que les socialistes organisent une journée de lutte spécifique pour mobiliser les femmes ouvrières. Le mouvement de défense des femmes, dominé par des femmes de la classe dirigeante, ne remettait pas en cause les fondements de la société capitaliste. L’idée des socialistes révolutionnaires était de lancer une lutte pour le droit de vote des femmes, le droit d’accéder librement au travail et l’égalité économique : une lutte qui serait donc une lutte commune des travailleuses et des travailleurs pour en finir avec l’exploitation et les oppressions qui en découlent.

Par Cécile Rimboud